Une aide à la vie

Voilà ma façon de comprendre cette expression toute montessorienne. Je previens que cette note est une réflexion sans doute rébarbative, et qu'elle m'a aidé à y voir plus clair sur ces activités de vie pratique que l'on pense souvent inutiles.
Je reviens donc encore une fois sur ces activités (et je gage que ce ne sera pas la dernière...). Voilà ma grande sur "se laver les mains". Je vous épargne les "cris" d'une connaissance sur le fait d'avoir attendu Montessori pour apprendre à ma fille à se laver les mains. Donc non, mon Grand pois se lave les mains toute seule depuis assez longtemps, merci, elle l'a appris comme beaucoup d'enfants dans les éclaboussures et les rires.
D'où l'importance de cette activité, pour moi. Déjà, elle lui permet d'apprendre à se laver vraiment les mains, pas juste à jouer avec de l'eau et du savon, je pense qu'on voit dans cette photo toute la concentration qu'elle y met (heu oui là elle se les sèche, on ne va pas chipoter...).



Trop souvent, on fait les choses "à peu près", ça passe, ça va... Sauf que je n'ai qu'à regarder mes mains par exemple après me les être lavées, un jour de peinture de mes plaquettes de couleur pour me rendre compte que souvent l'à peu près ne suffit pas. Quand je me vois manipuler un cutter, ça peut même faire frémir...
Ma grande ne s'y trompe pas d'ailleurs. Elle fait d'elle même la différence entre se laver les mains avant de passer à table et l'activité Montessori. Aujourd'hui elle m'a dit :
-"Ça va maman, j'ai juste lavé mes mains pour aller à table, j'ai pas ciré les chaussures avant, elles n'étaient pas vraiment sales."
Dont acte, il y a des moments ou elle se lave les mains, juste parce qu'elles sont sales, et d'autres ou elle "se regarde se laver les mains", dans un apprentissage codifié qui lui permet d'être toute entière à ce qu'elle fait. Faire les choses d'une certaine manière, dans un certain ordre lui donne une maitrise de ce qu'elle fait et une maitrise d'elle même, non pas dans l'activité mais dans la construction de sa personne.

Elle adore la partie "brossage d'ongles", comme elle le dit :
-"Ça chatouille les saletés pour qu'elles partent."




Je reviens sur l'expression dont je suis partie : "aide à la vie". Pour moi, cette aide réside aussi dans le souci permanent de s'interresser à l'enfant dans sa globalité. Grand pois adore l'eau, les sensations qu'elle procure, ici, l'aspect sensoriel ne me semble pas du tout écarté, le plaisir d'apprendre, celui de l'eau, l'apprentissage d'un geste qui dans son quotidien sera une aide, l'émergeance d'un plaisir à être propre, ordonné, la concentration autour de ces gestes tout simples, font parti d'un tout. C'est ça pour moi l'aide à la vie, un éveil général de l'enfant dans une prise de conscience de lui même, de son environnement, un apprentissage de la vie justement, librement consenti et dans le respect de sa personne et de cet environnement.
Que de reflexion autour d'une bassine d'eau !